Les lâchers de tir
Les chasseurs effectuent de nombreux lâchers d’animaux dits "de tir", puisque lâchés très peu de temps avant l'action de chasse.
Cette pratique est condamnable pour de multiples raisons. De nombreux chasseurs la déplorent également, souhaitant que la chasse reste attachée à la seule recherche d'un animal sauvage évoluant librement dans son environnement naturel.
Les nombres de lâchers par an (en moyenne)
-
-
-
-
Faisans: 14 millions
-
Perdrix grises et rouges: 4 millions
-
Colverts: 1 million
-
Lapins, lièvres, sangliers et cerfs: 1 million (ensemble)
Les soit disants " lâchers de repeuplement "
Il existe aussi des lâchers dits de "repeuplement". La plupart du temps, ils sont effectués au printemps précédant la saison de chasse. L’intention semble meilleure puisqu’il s’agit en principe de contribuer à repeupler un territoire pour éviter la disparition locale de l’espèce considérée. En réalité ces lâchers de repeuplement sont trop souvent des lâchers de tirs «déguisés». Le Larousse de la chasse (édition 2002) le dit très bien : «Pour palier cette régression – de la perdrix rouge - les chasseurs (…) continuent sur cette voie: les lâchers de tir, parfois camouflés en lâchers de repeuplement.»
Une pratique honteuse et dangereuse
Les lâchers de tir sont d’abord condamnables pour des raisons éthiques: les animaux sont lâchés dans les jours qui précèdent l’ouverture de la chasse et dans les jours qui précèdent les week-ends pendant la saison !
Ces animaux ne sont pas adaptés à la vie en liberté. Ils sont bien souvent incapables de se nourrir seul. Ils sont habitués à la présence humaine et leur approche par le chasseur n’est guère difficile… Certains chasseurs appellent d’ailleurs cela le tir sur «cocotte»… Les lâchers sont également condamnables pour les risques d’ordre sanitaire ou génétique qu’ils induisent. Ces problèmes concernent aussi bien les lâchers de tir que les lâchers de repeuplement.
D’un point de vue sanitaire, le risque est grand d’introduire de nouvelles pathologies ou de contribuer à étendre une épidémie (peste porcine, virus influenza…).
D’un point de vue génétique, on assiste à une uniformisation des espèces et les souches domestiques devenant dominantes réduisent l’adaptabilité des espèces à la vie sauvage. On assiste même à des lâchers d’espèces non indigènes, par exemple la Perdrix choukar asiatique au lieu de la Perdrix rouge, la Caille de Chine lâchée au lieu de la Caille des blés. Le cas des «cochongliers», sangliers lâchés avec un patrimoine génétique différent du sanglier sauvage, est également connu, tout comme celui des faisans.
Enfin, les lâchers entraînent le maintien «d’une forte pression de chasse qui s’exerce aussi sur d’autres espèces de façon non rationnelle, pouvant entraîner leur régression…». (F. Biadi et P. Havet – ONCFS 1990) et ils sont la raison d’être du maintien du piégeage des petits carnivores dont les chasseurs ne peuvent admettre l’idée qu’ils se nourrissent des animaux qu’ils ont lâchés !
Il faudrait stopper la pratique du lâcher de tir et mieux encadrer celle du lâcher de repeuplement. Certaines revues de chasse osent l’écrire; certains responsables cynégétiques osent le dire… mais les lâchers continuent. La chasse en a trop besoin pour éviter la chute des effectifs de chasseurs !