Tant qu’il y aura des ours…
On a bien failli avoir sa peau. Sans la mobilisation depuis 50 ans de la société civile puis des hautes instances nationales, l’ours brun aurait complètement disparu des montagnes françaises. Avec une quinzaine d’individu dans les Pyrénées, l’Ours n’aurait pas un avenir certain sans l’introduction de femelles supplémentaires. Mais il revient de si loin, que son maintient relève de l’exploit, lui qui est accusé de tous les maux et qui a tout connu : le fusil de ses détracteurs, les accidents de la route, la détérioration de son habitat, les battues des chasseurs (encore eux…)
La lutte pour sa survie
La lutte pour sa survie a commencé il y a bien longtemps. Au moyen-âge, il était présent dans la plupart des massifs montagneux français, au début du XXème siècle, l’ours ne compte plus que 150 individus. Considéré comme « nuisibles » jusque dans les années 1960, où sa chasse est finalement interdite et l’espèce protégée, l’ours est jusque là exterminé pour sa peau, sa chair, ou capturé comme animal de foire. Mais les mesure arrivent trop tard : début 1980, il ne reste plus que 7 à 8 individus. Une minorité, composée d’éleveurs, chasseurs, forestiers, bergers et élus des montagnes, se réjouit de sa disparition. Les dégâts sur le bétail, l’adaptation nécessaire des méthodes de travail à la présence de grands carnivores, la crainte de restrictions aux activités de montagnes constituent les raisons principales qu’avancent ses opposants.
En 15 ans, toute une série de mesures vient heureusement renforcer sa protection. Parmi les plus importantes : la création de zones à ours mieux surveillées, un soutien technique et financier aux professionnels et usagers de la montagne pour faire face à sa présence, la création d’un réseau d’observateur de l’Ours…Mais l’animal se meurt toujours, de mort naturelle ou accidentelle, et le taux de reproduction ne suffit pas à compenser la mortalité.
Introduction d’Ours slovènes
En 1996, trois ours brun slovènes sont lâchés sur le territoire de communes volontaires pour renforcer la population locale. Les femelles donnent naissance à des oursons dès les hivers suivants, preuve que leur intégration est réussie.
Les anti-ours exigent par tous les moyens le « retour au pays » des ours slovènes. Mais la mort de Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne abattue par un chasseur en 2004, secoue l’opinion publique et repose la question de l’avenir de l’espèce. En 2005-2006, cinq ours slovènes sont à nouveaux lâchés. Les anti-ours aussi : barrages, manifestations, battues, intimidations…
Pourquoi, tant de haine ?
Les professionnels de la montagne prétendent être acculés à la ruine par cet animal (et ses protecteurs). Pourtant, ses attaques sur les troupeaux de moutons représentent entre 150 à 300 bêtes par an sur 573 000 têtes… Les orages, la panique, les maladies et les chiens errants en prennent bien d’avantage.
Quant aux dangers que ce dernier peut représenter pour l’homme, il n’existe aucun cas de mort depuis le XIXème. Les cerfs et les sangliers provoquent d’avantages d’accidents, sans qu’on n’exige pour autant leur extermination.
Source : wwf « Planète vivante »